Clinique et critique des praxis, discours et langages

VerrierChristianPresenceEtInscriptionDuCorpsDansUneVisioconference.pdf

Vous trouverez ici le témoignage d’analyses des praxis, des langages, des discours qui tressent les grandes lignes de ma recherche depuis près d’une trentaine d’années, dans les champs d'abord pédagogiques et cliniques, critiques et artistiques, mais aussi sociaux, politiques, existentiels, au travers de rencontres, lumineuses, ou de chemins tracés dans une solitude toujours heureuse.
Depuis 2020, sont également accueillies d’autres paroles, traces inscrites d’un travail collectif, coopératif, hétérogène, en chantier sous l’idée directrice, depuis l’enfance, d’une coopérative. Ces paroles ont pris leur aise, au point que ce site, sans cesser de me servir de tannière, est aussi devenu notre moulin, qui donne du grain à moudre, laisse irréductibles et peinardes nos singularités, la mienne parmi toutes ces autres que je remercie d’exister…

Ce site connaît le destin d'un petit pied-à-terre devenu auberge espagnole, pour mon plus grand bonheur, mais il devient presque impossible de s'y retrouver, dans la foule des séances des séminaires de la page monstre Séminaire collectif. Lourde des années qui ont suivi le confinement de 2019, cette page est devenue trop difficilement praticable. S'y trouvent en effet la quasi-totalité des séances de notre Coopérative d'écriture et des séminaires que nous menons en sciences de l'éducation à Paris 8, dans le parcours de mastère Éducation tout au long de la vie, et en licence. Aussi, vous pouvez recourir au catalogue des enregistrements video et audio de nos rencontres, bien plus maniable (mode d'emploi en début de document).

Dernières livraisons

Voici également Écritures marginales, qui rassemble les conversations marginales de nos visioconférences (de septembre 2021 jusqu'à environ juin 2023). Lusage de ce document se trouve en fin de la séance Renforts d’écriture du 22 avril 2022. Il contient de nombreuses références ou apartés qui font partie intégrante de nos échanges. (N.B. Toutes les visioconférences n’ont pas donné lieu à de tels échanges écrits.)

 

Quoi de neuf ? (Ouvrages)

Concernant l'intégralité de mes publications, elles sont rassemblées dans les documents accessibles aux pages Propositions de chaque partie. Ici ne figurent que les ouvrages que j'ai rédigés entièrement, ou dans une part conséquente.

  • En novembre 2025, paraît que je coordonne avec Anna Apostolidou, Alexandra Androusou, Pierre Johan Laffitte, Ilia Iliev, éd., Voices of displacement. Testimony-based multimodal pedagogies, foreword by Michelle Fine, Athènes, National and Kapodistrian University of Athens Press, e-book du projet Erasmus+ Volare. Ce projet, auquel participe mon amie Del Aram Bidabad, donne la parole aux personnes en migration, mais bien plus. Bien des endroits de ce site portent témoignage de ce travail (surtout ici et ici), né à partir du séminaire qui a pris naissance dans notre séminaire de mastère Accueillir les singularités, auquel je vous renvoie. Avec Del Aram, nous avons co-écrit « Un mot d’ordre : Accueillir pédagogiquement les singularités migrantes » (p.32-37), « “Techniques Freinet/pédagogie institutionnelle” L’artisanat de l’accueil par une classe coopérative » (p.195-214) et « La part migrante de toute praxis. Une discipline sans disciples » (p.315-329) (la version anglaise de nos textes suit immédiatement la version française, ici seule indiquée).
  • En septembre 2025, paraît Médiation artistique et expérience thérapeutique en éducation, dirigé par Corinne Baujard, Carole Baeza, Francis Danvers (Paris, L’Harmattan, « Orientation à tout âge »).  J’y ai rédigé la préface (p.9-12) et le chapitre conclusif, « L’art en effet. Réflexion sur l’art comme praxis, discours et langage » (p327-343)) ; ces deux textes appartiennent à un manuscrit plus ample (disponible sur demande).
  • En novembre 2024, paraît l’ensemble L’archipel sonore, publié avec le duo de musique électro-acoustique Kristoff K.Roll, composé de Carole Rieussec et J.-Kristoff Camps. L’ensemble est composé de deux ouvrages : 1. Quatre Conversations (sous sa version page à page, ou par double-page respectant la mise en page initiale), quatre essais collectifs (accompagnés de Jérémie Scheidler, Julie Gilbert et Pascal Mouneyre) pour faire rencontre improvisatrice et savoir commun et hétérogène. L’ouvrage est également accessible sur le site du théâtre de l'Athénor de Saint-Nazaire, qui accueillit en 2021 la semaine célébrant la trentaine d’années de création sonore du duo, autour de laquelle est né L’Archipel sonore. 2. Au contact tonal du monde. Essai sur le sonore comme rencontre, langage et penser. Essai sur la praxis sonore des Kristoff K.Roll, publié en deux cahiers sous format papier, dans la série des « Cahiers Arts&Sciences », des Éditions de l'Athénor. Ce projet est présenté lors d'une conférence illustrée à Saint-Nazaire le 5 février 2025.
  • En 2021, est paru Pedagogia istituzionale. Dalle origine all’attualità, Bologna, Bolonia University Press, de mon amie Giuliana Santarelli. J’y ai rédigé « Luigi e i suoi contemporanei. La classe cooperativa ambiente di linguaggio e di coraggio. Alcuni fondamenti antropologici e semiotici della Pedagogia Istituzionale » (p.137-224).
  • En janvier 2021 est paru Le Langage en deçà des mots. Rencontre à l’aube du langage entre sémiotique peircienne et psychothérapie institutionnelle, aux Éditions d’Une fondées par mon amie Sophie Legrain, dans la collection « La boîte à outils » dirigée par mon ami Pierre Delion. Mon ouvrage s’appuie sur le livre de ce dernier, L’enfant autiste, le bébé et la sémiotique pour rendre hommage, outre aux champs clinique et sémiotique indiqués dans le titre, à d’autres visages chers : Michel Balat, Jean Oury, Danielle Roulot. Cet hommage prend la forme d’un essai de philosophie du langage et de positionnement face aux doxas positivistes qui écrasent les sciences humaines, dont les sciences du langage et les sciences de la psyché. Un dossier de présentation sera bientôt téléchargeable.
  • En juin 2020 est paru Pédagogie et Langage. La pédagogie institutionnelle, à la rencontre des sciences de l’homme et du langage, chez L’Harmattan, dans la collection de mes amis Jean-Claude Sallaberry et Jean Vannereau. En voici un dossier de présentation (présent également dans le bandeau à droite).

Benvengut !
(présentation initiale de ce site, avant surpopulation)

Ce site, aptement conçu par Jean-Luc Théron, a été initialement rédigé pour présenter mes différents domaines de recherche, de rencontre et d’écriture. Le document Sens et Praxis pose le projet d’ensemble, ses objets et ses terrains, dans leurs enjeux théoriques et méthodologiques. Praxis, pédagogie, langage, clinique, art : chaque page du site présente les différentes régions de ce chantier transdisciplinaire. La section Enquête à travers les praxis en présente un bref panorama.

Vous trouverez donc en ce site une cartographie des différentes aires dans lesquelles j’essaie, au sens strict, ce qui ne se veut qu’un cheminement intellectuel et humain fidèle à l’inscription qui inspira Machado : Camino no hay, hay que caminar.

Ce chantier se mène aussi dans le compagnonnage de praticiennes et praticiens, de connivence et de rencontre. Pour inscrire cet incalculable bonheur de la rencontre, je peux l’écrire ou le dire, mais il s’est avéré tout aussi possible et urgent de le recueillir. Peu à peu, et forcé par la période, ce site se fait moulin où accueillir certaines de ces rencontres, certains de ces travaux en cours. Il est donc normal que ce lieu de lieux soit, lui aussi, en voie de devenir un chantier permanent, coopératif, dans lequel d’autres que moi peuvent venir travailler. Ainsi, chaque partie se déploiera progressivement en trois types de pages, consacrées à un travail collectif, à des invites pour des paroles autres et amies, et à des propositions n'engageant que l’auteur de ces lignes.

[Ajout en 2023] La pandémie a été une occasion cauchemardée d’accélérer le cadenassement des êtres, en nous confinant hors de nos aires habitables, au point où nous n’avons plus de chez-nous à force d’y être assignés à résidence, dans une asphyxie des lieux de libre réunion. Dans cette période, ce site a dû faire de la place, pour accueillir de telles présences partagées, et tenter de les rendre à nouveau pensables, même par des vidéos pixélisées, du son pauvre. Ce sont les pages d’Invites, dans chacune des parties, et toute la partie du Séminaire coopératif, nom générique de moments de travail collectif. Cette reconfiguration d’une agora, elle a dû se négocier dans une urgence qui n’a au fond été qu’un révélateur de la précarité fondamentale de toute praxis. Ce site est en chantier, au sens propre, pour se redisposer au sens : des ajustements, de petits tâtonnements de croissance, permanents. Ce site est un chantier, un lieu de lieux, emplis du passage de co-présences artisanes. [En décembre 2025, le chantier est toujours en chantier...]

De l’usage du féminin dans la langue

Je tiens à préciser que, au fur et à mesure de ce site, comme dans mon métier d'enseignant et de chercheur, j’ai pris le parti, quand je parle génériquement de l’humain, d’accorder au féminin. En effet, à ma courte honte, j’avoue : je suis esthétiquement rétif à l’écriture inclusive. Mais je ne suis pas plus machiste qu’un.e autre, aussi ai-je préféré carrément tout passer au féminin.

Disons-le bien franc, c’est parce que je trouve cette réponse inclusive peu élégante et malaisée (donnant la migraine, pour parler français!), qui sait une mode (et soit dit en passant pas si pertinente sur le strict plan de l’analyse grammaticale). Pour autant, je n’en estime pas moins profondément légitime, et urgente, la question à laquelle cette action politique sur la langue passe nos cultures, notre société, une civilisation qui, ni plus ni moins dans l’établissement de la langue que dans quasiment toutes les autres choses établies, cautionnent la domination ridicule et malfaisante d’un sexe sur tous les autres. J’estime les personnes (dont beaucoup d'amies) qui questionnent cela, par-delà le seul fait d’en souffrir (ou pas), et cela ne me gêne nullement quand ces personnes-là assument les conséquences de leur décision, et écrivent (certaines parlent, même) en inclusif. Seulement, pour ma propre intimité de parole, j’envisage avec beaucoup moins de joie d’écorcher cette langue dont je fais ma seule appartenance profonde à une quelconque communauté que ce soit.

Quitte à rééquilibrer vingt-cinq siècles au bas mot de phallocratie langagière, autant ne pas mégoter. Parler de moi au féminin ne me gêne nullement, pour tout dire cela m’est assez égal. (Voyons-y, j’en conviens, le privilège d’être un homme dans notre société, non inquiété dans son existence et son taux suffisant d’identité heureuse : il faut aussi pouvoir user de ses privilèges de temps à autre pour la bonne cause…) Cela me rappelle aussi que le premier que j’ai entendu faire cela, continûment, dans de classiques amphis de Sorbonne, ce fut mon ami Georges Molinié.