Travail collectif

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Voici des enregistrements et documents relatifs aux échanges que nous menons dans des séances de travail collectif.

Je renvoie à l’ensemble des séminaires et productions rassemblés dans la partie dite Séminaire coopératif, et tout particulièrement la page Travail collectif. Essentiellement déroulés dans le cadre de la licence, du mastère et du doctorat où j’enseigne et coopère à l’Université de Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, ce sont autant de moments de partage où nous éprouvons ensemble ce que c’est que de devoir faire groupe pédagogique, ce que c'est que de parler, de se parler, d’écouter et de s’entendre. En particulier, les enjeux éducatifs les séminaires de licence Le sujet dans l’acte éducatif et Philosophie de l’éducation, ainsi que les séminaires de mastère Apprendre et s’éduquer hors et aux marges de l'école et Sens, éthique et pertinence (tout en bas de la page).

  • 2024.02.03. CoopÉ, Pujol, Pajol. Journée Monographie, chamPIgnon et pédagogie institutionnelle, partie 1, partie 2, partie 3, partie 4.
    Delaram Bidabad, Elina Serbin, Jessica Kaddour et Carmen Sanchez ont organisé, le samedi 3 février 2024, au Campus Condorcet, une journée autour de l’élaboration d’une monographie d’écolier telle que la pratique et la théorise la pédagogie institutionnelle depuis plus de soixante ans. Ce fut l’occasion pour notre CoopÉ de se faire lieu d’accueil et de rencontre entre deux présences importantes pour nous : Francine Pujol, de l’association Champ PI, dans le sud de la France, et le chamPIgnon de la rue Pajol, nos amies qui, à partir de leur longue pratique d’équipe dans le cadre de l’école primaire de la rue Pajol à Paris, ont fondé un groupe « chamPIgnon », avec la complicité de Delaram, et de Pierre.Pujol et Pajol, deux sons dont l’écho rassemble le sens de cette journée, dans l’humour, le sens noué du sérieux et du précaire.
    Cette journée a été l’occasion de voir avant tout ce que n’est pas une monographie : un atelier d’écriture ; et un chamPIgnon : un « atelier d’analyse de pratiques ». Dans les profondes fiance et connivence que seule peut construire et maintenir la dynamique d’un groupe de praticiennes, leur praxis, l’élaboration groupale d’une monographie met en œuvre à la fois une pratique de la lecture (de la classe), le souci d’une mise en langage (et donc d’une transmission, mais presque au sens d’un virus, d’un désir), l’émergence d’une théorie, mais cela, toujours au travers d’une fonction d’analyse : extraire ce qui se passe singulièrement, au travers d’un tissage d’outils, de situations, d’existences. C’est, aussi et avant tout, un lieu où la singularité d’un sujet est reprise, accueillie, bousculée, toujours respectée et souveraine, par l’appareil éthique, psychique et technique du groupe où « on ne s’en laisse pas passer une » sans jouer aux sachants — sinon, c’est foutu. Jean Oury disait que c’était, ces « groupes de monographies de Fernand », sans doute « l’exemple le plus parfait d’un groupe d’analyse » qu’il ait jamais rencontré — et dieu sait qu’il n’aimait pas ce que recouvrait habituellement un tel terme… Bref, de quoi comprendre, aussi, pourquoi Jacques Lacan dit un jour à Fernand Oury, après avoir lu son grand-œuvre, De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle : « La monographie… C’est sans doute le seul langage possible en pédagogie. » Le seul, à voir, mais en tout cas, le plus magistral et le plus fidèle à l’adage princeps de ces « pédagogues d’Emmaüs » : Ne rien dire que nous n’ayons fait. Un langage qui demeure la clé-de-voûte de la pédagogie institutionnelle, qui tient ensemble, et transmet sans les disjoindre, les trois pans fondamentaux de la praxis pédagogique : le sens, l’éthique et la pertinence.
    Champ PI, comme les autres groupes de pédagogie institutionnelle, produit des monographies, et Francine a par ailleurs rendu compte de ce qu’est un chamPIgnon, ce lieu matriciel qui rend possibles et la classe, et son analyse, et une place pour le sujet (enfant, adolescent, comme adulte) : elle l’a fait dans « Une journée dans un chamPIgnon de pédagogie institutionnelle. décider et élaborer notre pédagogie en groupe », une présentation lors du colloque rendant hommage à Vers une pédagogie institutionnelle, l’ouvrage fondateur d’Aïda Vasquez et Fernand Oury, organisé à Aubervilliers par Bruno Robbes, Patrick Geffard et Arnaud Dubois. Depuis, ce texte a été publié dans Épistémologie et Éthique. Entre sciences de l’éducation et praxis pédagogiques, numéro de 2023 de L’Année de la recherche en sciences de l’éducation (sous la direction de Cédric Prévot), p.294-314.
    Ce n’est pas une journée « historienne » (des écrits ont déjà été faits à cet égard, dont Corina Lhéritier, dans La Monographie d’écolier : un langage pour la pédagogie institutionnelle ?, et Arnaud Dubois, Histoires de la pédagogie institutionnelle. Les monographies, dont voici le compte-rendu par Xavier Riondet). Par ailleurs, nous avons déjà invité des amies pédagogues à nous parler de la monographie, en particulier Corina Lhéritier et Patrici Baccou, le 13 décembre 2021 (dans le cadre séminaire masterant « Apprendre et s’éduquer hors et aux marges de l’école »), et présentée sur la page des Invites pédagogiques.

     

    L’ordinaire de notre travail à l’épreuve de l’extra-ordinaire du confinement

    • 2021.11.17. Journée d’études Aprene/Experice
    • En novembre 2021, nous avons organisé une journée d’études autour de la façon dont nous avons traversé les deux dernières années avec, en fond, nos pratiques coopératives, comme soutien ou comme souci, voire comme présence en arrière-fond malgré son interruption habituelle. Ce fut une belle journée qui s’est déroulée à Béziers, au Cirdòc, mais ausi en mode hybride, ce qui permit à nos amies grecques d’être parmi nous. Cette journée s’est organisée entre Aprene, centre de formation supérieur occitan, lié aux Calandretas, et Experice. Y ont été particulièrement présentes Francine Pujol, Pascale Prax-Dubois, Maria Zacharopoulou, Katerina Paouri, Felip Hamel, Richard Lopez et Patrici Baccou. Nous y avons parlé de vie, de désir, d’épreuve, d’écologie pédagogique. De tentatives de bricoler face à l'inconnu, ce qui au fond n’est rien d'autre que la moindre des choses, l'ordinaire courage de l’accueil quotidien de la subjectivité et de la contingence, sans garantie du gouvernement.